mardi 13 janvier2009, 01:03
Après avoir profité d'une terrasse au soleil, je décide de partir en fin de matinée à l'extérieur de la ville pour me dérouiller les jambes. Je ne sais pas trop vers où aller, je vais me laisser guider par le hasard. J'aimerai trouver des chemins pour ne pas rouler sur la route, histoire d'être plus paisible. Je prends la direction d'Agadir. Après une dizaine de kilomètres, je suis forcé de constater que je vais devoir rester sur le bitume... Je continue pour finalement arriver dans une espèce de ville neuve, un peu comme les cités dortoirs française. Il y a des petits immeubles de 2 ou 3 étages, tous identiques et on ne ressent aucune vie. Ca tranche littéralement avec le Maroc si vivant que j'ai l'habitude de croiser. Au bord de la route qui mène à Agadir, il y a tout de même 3 petits restaurants marocains. Je m'arrête dans l'un d'eux et commande un sandwich kefta et une bouteille de Sidi Ali (l'Evian locale). Curieux, j'entame la conversation avec le « cuisto ». Il me dit que ca va, c'est plus calme qu'à Essaouira et que ca commence à se remplir, qu'il y a des touristiques... mais son regard trahit tout de même son désarroi face à la tristesse de ce village. Je lui demande ensuite quelques renseignements sur d'éventuels chemins mais rien de vraiment concluant. Il me conseille d'aller faire un tour à Sidi Kouaki, paradis des surfers mais plutôt calme en cette saison. C'est à 14km. Je repars par une petite route bordée d'arganiers à perte de vue. Au loin, j'aperçois l'anti-atlas. Toujours le même enthousiasme des personnes que je croise. Un petit vieux me double avec sa mobylette et m'adresse un sourire. J'accélère et nous faisons un bout de chemin ensemble. Même si ce n'est pas un bus ou un camion, je le laisse prendre de la distance pour éviter de finir asphyxié ! C'est incroyable les trucs qui roulent ici. J'arrive à Sidi Kouaki, une plage de plusieurs kilomètres s'offrent à moi. Excepté deux camping cars et quelques locaux, il n'y a personne. Je me pose à coté du mausolée du marabout. Impossible de trouver plus d'information sur ce personnage, je ne désespère pas d'en apprendre un peu plus demain. C'est parfois frustrant de voir des choses sans en connaître réellement l'histoire mais j'arrive souvent à trouver quelqu'un pour m'expliquer. Je reprends ensuite ma route pour Essaouira. Sur le bas coté, je tombe sur un dromadaire solitaire plutôt coopératif pour une séance photos. Même si l'animal est calme et entravé, je reste à bonne distance, ne maîtrisant pas toute les subtilités comportementales « chaméliques ». La route est étroite, ne permettant pas à deux véhicules de se croiser. Avec mon petit vélo, je n'ai d'autre choix que de me mettre dans le bas coté car personne ne fait d'effort pour m'éviter. Je regagne la route d'Agadir, plus large. Je deviens confiant dans cette circulation, surtout aujourd'hui sans la remorque. J'aurais du rester vigilant ! À 10 km d'Essaouira, je me suis fait accrocher le rétro par une voiture ! Me voilà déséquilibré et projeté dans le fossé. Je reste néanmoins sur le vélo, plus de peur que de mal. Il me reste ½ rétro pour la suite du voyage. Quand j'y repense, mon rétro dépasse d'à peine plus de 10 cm de mon guidon ! La voiture a tout de même ralenti avant de continuer son chemin voyant que j'étais toujours debout. Voilà une bonne leçon a retenir : ne jamais relâcher mon attention quand je suis sur la route, même si elle est large.De retour dans la médina, j'abandonne le vélo aller prendre un thé. Je recroise sur le chemin Hamid le musicien. Je lui propose de passer le voir plus tard dans sa boutique. Je m'arrête à une terrasse. Une touriste polonaise, dont j'ai oublié le prénom, m'adresse la parole. Les questions habituelles. Elle est sympathique et jeune, la quarantaine je pense ;-) . Elle débarque tout juste et ne connaît rien du Maroc. Elle parle un anglais nickel, et moi je dois dire que mon polonais n'est pas mal non plus ! Finalement, elle m'accompagnera chez Hamid qui nous fera l'honneur de quelques morceaux gnaoua. Nous finissons l'après-midi ensemble. Cela m'amuse ces rencontres spontanées, le temps de quelques heures. Je la laisse à son hôtel, on se reverra demain « Inch'Allah » comme on dit ici. Je file ensuite chez un marchand de babouches pratiquant le VTT et avec qui j'avais déjà pas mal discuté. Je lui demande des infos sur la route d'Agadir, son avis sur les étapes que je souhaite faire. Je dois repasser demain pour lui montrer ma bicyclette. Le soleil commence à se coucher, les couleurs sont magnifiques sur la mer...
Mausolée du Marabout |
