lundi 12 janvier2009, 11:16
36 heures que je n'ai pas mangé. Je me sens vraiment livide et chaque geste me coûte. Je prends un léger petit déjeuner pour ne pas brusquer les choses. Ensuite, je range mes affaires que j'avais laissé en plan, surtout la tente que j'avais plié mouillée. Je pars marcher un peu dans la médina. Essaouira est une ville très touristique. Elle a un charme certain, mais toutes les boutiques sont taillées sur mesure, répondant aux critères folkloriques attendus par les touristiques. On trouve toutes sortes de souvenir. Je m'assois ensuite à une terrasse pour prendre un thé. Un grand noir se pose à la table d'à coté. Il me demande si je parle anglais. Il est de Chicago mais vit à Londre. Il travaille pour une maison d'enregistrement et passe 4 mois ici pour le boulot. On finit par parler musique gnaoua et je lui demande s'il connait un lieu où je pourrais en écouter. Il m'entraîne alors dans des petites ruelles jusqu'à une porte, malheureusement fermée. Il m'explique que parfois, le soir, une dizaine de marocains se retrouve ici pour jouer tranquillement. On part ensuite chez Hamid, qui tient une boutique mais surtout il joue du gambri (sorte de guitare en peau) . Il joue un peu, Mike nous laisse. Je passe une petite heure avec lui, il me parle de son maître, des différents artistes. Dès qu'il joue, son regard se perd au loin. J'enregistre quelques instants puis le laisse pour partir vers le port. Les mouettes pullulent, à la recherche du moindre petit bout de poisson laissé là. Parfois, on a l'impression qu'elles mènent un combat avec les pêcheurs. Je prends ensuite la direction de la plage pour mieux voir l'île de Mogador. Cette îles portent l'ancien nom d'Essaouira. On ne peut plus y aller car c'est un réserve maintenant. Des dromadaires attendent les touristes, paisiblement allongés sur la plage. Ici, tous les marocains se plaignent de la crise ! Je ne sais pas quelle est la part de vérité dans leurs propos mais ils me disent qu'il y a très peu de touristes cette année. Il y a un sacré vent, c'est le paradis des kite-surfers ici. Il y a même un centre UCPA. Le long de la plage, il y a pas mal de restaurants où on ne voit que des occidentaux. J'ai l'impression d'être à Palavas. Malgré cela, je ne saurais pas dire pourquoi, cette ville a un charme qui fait que j'ai envi d'y rester. Je retourne vers le port puis je tombe par hasard sur l'entrée permettant d'accéder aux remparts. Je discute un peu avec le gardien. Il me montre une espèce de bicoque de 10 m2 logée au bout des remparts et m'explique que c'est là qu'il vit avec sa femme et une poule. Je retourne ensuite dans la médina, je me laisse interpellé par les marchands qui, bien que leur expliquant que je n'achèterai rien, s'évertue à me faire entrer dans leurs boutiques. Ici, ce n'est pas toujours facile de discuter pour le plaisir de discuter. Bien souvent, ca finit par un déballage de bijoux. Le coté vélo reste néanmoins un bon moyen pour discuter « simplement » avec les gens. Je termine l'après-midi en repassant chez Hamid. Lorsque j'arrive, il joue paisiblement avec un autre marocain.Ce soir, j'ai à nouveau faim. C'est bon signe, j'ai envi d'un couscous aux légumes !
Demain, je reste ici et probablement j'irai faire un tour hors de la ville.
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