dimanche 11 janvier2009, 11:14
Je n'ai pas dormi de la nuit, je me suis littéralement vidé... je vous passerez les détails. J'ai probablement mangé quelque chose qui ne m'a pas réussi. Le temps s'est couvert pendant la nuit, la pluie tombe à nouveau. Je me sens complètement déshydraté et je n'arrive à rien avaler. J'ai mal partout, probablement un peu de fièvre. Je n'ai pas de quoi resté ici, pas suffisamment d'eau ni de quoi manger. J'avais prévu me ravitailler en cour de route. Il va donc falloir que je reprenne la route dans cet état. Un rapide coup d'oeil sur la carte pour m'apercevoir qu'il n'y a pas de village d'ici 30 km. C'est pas gagné, je ne me sens vraiment pas bien. Je replie la tente, profitant d'une légère accalmie. Mes jambes sont lourdes, j'ai mal aux articulations. J'attaque une longue cote. Le paysage reste magnifique mais le coeur n'est pas à faire des photos. Je sens que l'anti atlas n'est pas loin. Ca monte un peu plus raide que la veille. Difficile d'appuyer sur les pédales avec les spasmes qui me prennent le ventre. Je suis vraiment dans une belle galère. Plusieurs fois je frôle la chute par manque de lucidité. Le poids de la remorque peut vite me déséquilibrer. Je parcours ainsi 30 km. Je longe des plages de sable orange, c'est de toute beauté. Je dois me rendre à l'évidence que je ne pourrais pas tenir comme ca jusqu'à Essaouira. Je m'arrête sur le bas coté et décide de faire signe au premier véhicule susceptible de pouvoir transporter mon vélo. Il n'y a pas beaucoup de passage et dans le vent je me refroidis vite. J'aperçois 2 camping cars au loin. Je me dis que c'est bon, et commence à faire des signes, style « signaux de détresses ». Incroyable, mais ils passent sans même ralentir ! Tous les deux sont immatriculés dans le 69. J'avais déjà remarqué que les camping cars n'étaient pas spécialement sympathiques, jamais ils m'adressent de petits signes d'encouragement, mais là, c'est vraiment limite ! J'attends encore 10 mn et une espèce de pick-up à la marocaine arrive. Lui s'arrête. Un jeune marocain descend, il ne parle pas français. Je lui fais comprendre que je suis malade et lui demande s'il va à Essaouira. Moyennant 100 DH, il accepte de m'y conduire. Ma tête tourne dans sa voiture, il est temps que l'on arrive. Je trouve un hôtel dans la médina, pose mes affaires et je me réchauffe sous la douche. Je passerai le reste de la journée entre les WC et le lit, une forte migraine m'empêchant de garder les yeux ouverts... et toujours impossible d'avaler quoique ce soit.