dimanche 4 janvier2009, 11:32
J'avais prévu de rester à Chefchaouen aujourd'hui pour essayer d'aller un peu dans la montagne. Avant cela, je suis passer à la « gare » des bus pour avoir les horaires pour partir sur Rabat le lendemain. On m'indique alors qu'il y a un bus qui part dans 1h30. Le temps étant encore pluvieux, je décide de devancer mon départ, j'en ai vraiment assez de devoir garder 2 polaires et mon bonnet en permanence (même dans l'hôtel). J'arrive donc au bus avec mon attelage. Comme souvent, je dois discuter le prix pour mettre tout cela dans la soute. Pour moi, c'est 60 DH, le prix est fixe. Pour le reste, ca se discute. Je m'en sorts pour 100DH. Tout le monde autour de moi marchande ainsi son droit de disposer d'une place pour ses sacs. Nous partons quasiment à l'heure. Dès les premiers lacets, le chauffeur nous révèle sa maîtrise du virage coupé et du klaxon. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur : me faire frôler en vélo par un bus ou assister impuissant depuis l'intérieur du bus à un dépassement osé alors qu'un camion arrive en face... Pour finir avec le chapitre bus, il faut 3 personnes pour les faire rouler au Maroc : le chauffeur, le contrôleur et le mécanicien. Le chauffeur ne s'occupe que du volant. Le mécanicien remets de l'eau dans le moteur aux arrêts, essuie la buée sur le pare-brise en se penchant devant le chauffeur alors que nous roulons et charge les bagages. Le contrôleur donne les billets, récupère l'argent et se prend la tête très régulièrement avec les personnes qui montent. En discutant avec le mécanicien, j'apprends qu'ils font un aller-retour Chefchaouen-Rabat par jour, soit 12h pour le même chauffeur et cela tous les jours. C'est vrai qu'il avait tendance à bien bailler sur les derniers kilomètres.Nous faisons une pause vers 14h à Ouazane, ville native de Mohamed (Tétouan). J'en profite pour m'enfiler un sandwich Kefta (boulette de viande).A chaque arrêt, des gens montent et descendent... en même temps, ce qui provoque un joyeux embouteillage dans le couloir sans compter les vendeurs d'eau, de bonbons ou de sandwiches (ceux ne sont pas les mêmes) qui participent à la cohue. La route est assez sinueuse. Il y a de l'eau partout. Sur les 240 km que nous parcourons, je ne vois pas un champs bordant la route qui ne soit envahi par plusieurs centimètres d'eau. La boue ajoute encore un peu de misère aux villages désolés que nous traversons. La pluie tombe toujours par averses. Au fil des kilomètres les oliviers cèdent place aux orangers dans les champs. Nous arrivons à Rabat vers 20h. La gare des bus se trouve à 2 km du centre. Je récupère ma bicyclette et entame mes premiers kilomètres dans la capitale. La température est douce. Comme toujours, j'amuse pas mal les gens à mon passage. Au feu rouge, je reçois toujours quelques encouragements. Un chauffeur de bus klaxonne, ouvre sa porte tout en roulant et me crie que c'est super et me souhaite bonne route. Je fais un bout de route avec un autre cycliste au style plus « couleur locale ». J'ai un large sourire, cette ambiance me plait. Je me fais doubler par une ambulance qui s'arrête 300 mètres plus loin. J'arrive à la hauteur de mon premier accident. Un homme gis par terre à coté de sa mobylette... Ca me glace et me rappelle que je dois rester très vigilant car ici c'est la loi du plus fort ! Je trouve enfin la médina puis un hôtel bon marché. J'espère que demain le temps sera aussi clément que ce soir et prendre la route de Casablanca.
Plus vite chauffeur !!! |
